Parcours Croisés Samedi
Parcours croisés Samedi
Chapitre 37
Martina
Il était 12h30, temps pour nous de retrouver les garçons à lOasis. Christophe semblait occupé à la caisse et nous avons patienté pour être sûres quil nous rejoindrait bien dès la fermeture. En fin de marché, la librairie se remplissait :
- Pars devant si tu veux Martina, je vais donner un coup de main à Christophe
Curieuse du résultat je suis restée à proximité. Elle sest approchée dune dame qui semblait un peu perdue et jai tendu loreille :
- Madame, puis-je vous aider ?
elle cherchait un livre pour son neveu et ne savait pas trop quoi choisir. Annie, souriante et décontractée, très pro, sest renseignée sur lâge et les lectures du neveu, ses goûts, les films quil aimait. La brave dame a retrouvé le sourire et sest mise à bavarder avec Annie
il avait seize ans, travaillait bien à lécole, avait une petite copine qui était bien mignonne
tout en lécoutant et relançant la conversation, Annie a sorti plusieurs livres des étagères, et sest mise à lui raconter les intrigues, les autres livres du même auteur, «
comme ça si ceux-là lui plaisent, vous saurez quoi lui offrir, je vais vous noter dautres titres sur un bristol
». Christophe jetait un il de temps en temps et a croisé mon regard ; il était aux anges et en oubliait dencaisser un client. Annie a accompagné sa première cliente à la caisse, les bras chargés de quatre gros livres : Feist & Wurts, Gemmell
. Très naturellement, déjà chez elle, elle est passée derrière la caisse, a enregistré les livres avec le lecteur de code-barre :
- Tu encaisses, Christophe ?
Se déplaçant vers le comptoir à côté de la caisse où elle avait repéré le papier demballage et le bolduc, elle a préparé deux paquets, pris des notes sur un bristol où elle a apposé le tampon de la librairie et tendu le tout à la dame en la raccompagnant, cherchant déjà des yeux un autre client.
- Tas vu ces paquets cadeaux ? moi, il me faut cinq minutes rien que pour trouver les ci-seaux !
Il avait encore le ticket de carte bleu de la dame à la main et la regardé encore en abaissant ses lunettes de son front sur ses yeux :
- Tu crois quelle voudra bien que je travaille pour elle ? rassure-moi, Martina
tu crois quelle va me garder ?
elle était avec un couple dont le jeune homme dévorait Annie des yeux, la suivant entre les pré-sentoirs :
- Et là, tu crois quelle va sen sortir ? regarde la fille
ça lénerve
Annie a posé deux gros livres dans les bras du garçon et sest approchée de sa compagne. Elle ne lui parlait plus quà elle, plaisantait, et la fille sest mise à rire
- Elle a fait ça toute sa vie, cest pas vrai
On est restés à la regarder jusquau dernier client et à la fermeture : Christophe derrière sa caisse, moi assise sur un escabeau.
- Tu fermes ? jai faim !
Christophe a haussé les épaules en remontant ses lunettes sur son front :
- Martina
on ferme, elle a faim
Elle sest plantée devant moi, et comme à son habitude, une main sur ma nuque et sur la pointe des pieds, elle ma fait un gros baiser sur les lèvres :
- Quand je suis montée sur lescabeau, ça se voyait que jai pas de culotte ?
-
et elle met pas de culotte
je vieillis, moi
tas dautres voisines, Martina ?
Le patron nous a fait signe du doigt : les garçons étaient sur la terrasse à larrière. Kévin, Jonathan et Nelly était là aussi et Kévin faisait la tête. Jérémy a approché les deux fauteuils restants et comme jétais déjà assise, Annie sest assise sur un genou dAlain. Christophe sest laissé tomber dans le second fauteuil en regardant Alain refermer son bras sur la taille dAnnie dun geste très naturel et tendre :
- Il y a des gens qui rendent la vie tellement simple quil est désespérant de ne pas les avoir connus plus tôt !
Le patron a pris nos commandes et a approché un fauteuil supplémentaire quand la table dà côté sest libérée.
En même temps que nos boissons et nos sandwiches, le patron a amené le journal quil a tendu à Christophe qui, comme il le faisait presque tous les jours en semaine, nous a commenté les articles de son choix, de la politique aux faits divers, même les programmes télé lui ont donné matière à discussion.
Nelly sest absentée en cours de repas et a grimacé en sextrayant du fauteuil. Jérémy et Annie lont remarqué aussi, et Jérémy a demandé à Jonathan :
- Elle a un souci, ta copine ?
Jonathan a bafouillé deux trois mots inintelligibles. Kévin en face de lui a lancé un «
cest pas sa copine
» un peu méprisant avant de se lever et de partir en jetant le reste de son sandwich sur la table basse.
Nous avons abandonné Christophe à sa lecture. Javais quelques courses à faire avant de rentrer et Annie a décidé de maccompagner ; Alain est rentré avec Jérémy, se chargeant de nos emplettes du matin sur le marché que le patron de lOasis avait gentiment gardé au frais.
Javais vu un petit ensemble dété dans une vitrine près de la grand-place et la compagnie dAnnie mavait décidé. Pour patienter jusquà lheure douverture, je me suis arrêtée chez mon esthéti-cienne, ayant en tête la demande dAnnie :
- Tas besoin de produits de beauté ?
- Oui, pour toi
tu mas bien dit que tu voulais te débarrasser de ta jolie toison ?
- Cest vrai, mais je croyais que tu avais ce quil faut
un rasoir suffit pas ?
- Eh, tas vu ce que ça a donné la dernière fois, autant faire ça bien ! Tes sûre de toi au moins, tu veux toujours ?
- Mais oui !
Lesthéticienne me connaît bien. De temps en temps, par flemme et puis parce que jaime bien quon soccupe de moi, cest chez elle que je viens me faire épiler, et cest toujours elle, Jocelyne, qui soccupe de moi. Au début je faisais faire jambes et maillot, et puis elle a bien vu que jétais complètement épilée, un jour où mes sous-vêtement étaient plus transparents que dhabitude sans doute, et elle ma demandé si je souhaitais un « rafraichissement » total
et javais accepté.
Je lui ai expliqué ce dont javais besoin, et en regardant Annie, jai précisé « pour peau sensible », et elle sest adressée à Annie :
- Cest pour vous, Madame?
- Oui, cest pour moi !
- Bien, vous développez des allergies ?
- Je ne crois pas
Jai expliqué à sa place ses récents déboires et lesthéticienne a gentiment compati aux malheurs dAnnie :
- Madame, comme il sagit dune première fois, puis-je vous proposer une épilation en cabine chez nous ? Je vous laisse en parler, peut-être ?
Bonne commerçante, elle me laisse le soin de convaincre Annie
- Je viens le faire ici de temps en temps, Annie
cest vrai que pour cette fois, cest une solution
- Tu ne veux pas toccuper de moi ?
- Mais si, tes bête, mais je ne voudrais pas que tu aies les mêmes problèmes
- Daccord, tas sans doute raison
mais tu resteras avec moi, hein ?
- Mais oui, tinquiète pas !
Jocelyne est revenue vers nous :
- Avez-vous décidé ?
- Oui, je vais suivre votre conseil
puis-je avoir un rendez-vous un soir de la semaine ?
- Si vous souhaitez, oui, à moins que vous nayez le temps cet après-midi, je peux vous prendre à 15h30 si cela vous convient.
- Cest parfait, 15h30, alors !
- On prévoit
les jambes, le maillot, peut-être ?
- Oh, non, tout, on prévoit tout !
- Comme pour moi, Jocelyne !
- Eh bien cest entendu, à plus tard ! Au revoir !
Dans la rue, Annie a glissé son bras sous le mien :
- Elle avait un petit sourire coquin, non ?
et puis cest une belle femme
elle a les mains douces ?
- Eh, dis-donc, toi ! tu commences à te faire un film ?
- Mmm
finalement je sais pas si tu dois maccompagner !
- Ooh ! tes sérieuse, là ?
- Mais non !
Elle ma pris par la taille en riant, se collant à ma hanche.
- On va finir par se faire remarquer, non ?
- Jaime bien faire des courses avec toi
attention, elle revient
La vendeuse a pris son parti des rideaux ouverts pendant quon se changeait, ne pouvant même pas séclipser, Annie ou moi lui demandions des conseils, lempêchant de partir :
- Tiens, essaye ça, je lai pris pour toi !
Annie, uniquement couverte de son petit t-shirt noir avait traversé lespace entre les cabines pour me tendre un chemisier en lin à manches bouffantes. La jeune fille était cramoisie : après ses fesses, Annie lui exposait sa toison, magnifiquement indécente, et elle ne pouvait sempêcher de fixer les yeux sur son ventre nu :
- Elle est belle, non ?
-
euh
oui, très
- Vous êtes la dernière à la voir comme ça ! dans une heure, elle sera encore plus nue !
-
ah bon ?
- Oui, je vais me faire entièrement épiler !
La vendeuse est restée sourde à toutes nos questions et sest enfuie vers la caisse. Elle nest plus revenue sinquiéter de nous.
- Elle nous abandonne ?
- Je crois quon la choquée !
- Pourquoi ?
Annie a payé tous les achats avec sa carte et la vendeuse a retrouvé le sourire, rougissant à nouveau cependant quand Annie lui a fait une bise en prenant les paquets de ses mains.
- Tu embrasses toujours les vendeuses ?
- Aujourdhui je me sens bien ! cest plus drôle les essayages à deux ! tu crois quelle se souviendra de nous ?
- Aucun doute ! mais je ne sais pas si joserai revenir seule
Quand Annie sest déshabillée et sest installée, Jocelyne a eu un temps darrêt. Elle avait déjà été surprise que jaccompagne Annie, et le spectacle la surprenait visiblement :
- Je ne veux pas vous faire changer davis, Madame, mais cest presque dommage
- Tant pis, et puis si ça ne me plaît pas, ça repoussera
- Cest vrai, bien sûr ! donc pas de regrets ?
- Aucun, allons-y !
Jocelyne a pris son temps, et contrairement à son habitude quand je venais ici, elle na pratiquement rien dit pendant lheure qui a suivi. Dabord au ciseau, puis avec une crème pour assouplir, en enfin avec des lingettes de cire tiède, elle a mise Annie plus nue quelle navait été depuis longtemps, la faisant coucher sur le côté en relevant une jambe pour la mettre à nu entre ses fesses également. Le regard dAnnie sest un peu voilé à un moment et elle a pris ma main dans la sienne, troublant un peu Jocelyne, qui comme moi avait remarqué la rosée qui perlait au bas du sexe dAnnie, et quelle a doucement essuyé. Cétait une Annie différente, privée de sa luxuriante toison brune. Sa peau était plus pâle, protégée du soleil par les poils, et puis son sexe apparaissait différent : deux lèvres charnues montant haut sur le ventre comme deux parenthèses, fruit pulpeux fendu très haut sur le mont de Vénus
au final encore plus sexuellement indécente quavant
A la toute fin, Jocelyne, après plusieurs essais, a appliqué un produit qui a coloré sa peau dénudée, retrouvant la même teinte que son hâle :
- Madame, permettez-moi dapprouver votre décision, finalement, vous êtes très belle ainsi
la teinte durera seulement quelques jours, et le soleil fera le reste
Jocelyne a quitté la cabine pendant quAnnie se rhabillait, et je nai pu me retenir plus longtemps de lembrasser
et elle aussi attendait ce moment, me retenant longtemps sur sa bouche.
Annie sest rhabillée avec la petite robe quelle venait dacheter une petite fortune. En tissu floqué beige moiré de brun, décolleté profond et dos nu vertigineux, la taille basse marquée posée à mi-hanches et finissant droite et moulante sur les cuisses à peine au tiers couvertes, elle était magni-fique, et parfaitement assortie à ses sandalettes de cuir, mettant en valeur la peau dorée des jambes et du dos. Jai enlevé les deux clips en brillants de mes oreilles pour les lui mettre. Même ses cheveux noirs rebelles semblaient sortir des soins dun coiffeur inspiré. Debout devant la caisse en train de régler, elle attirait tous les regards et dans la rue beaucoup se retournaient sur elle, sur nous. Jétais fière comme à mon premier flirt de lui tenir la main dans la rue.
- Chéri, on est là !
Annie a jeté les paquets sur le canapé, et commençait à vider les sacs quand Alain est arrivé dans son dos depuis la terrasse :
- Waouh ! Annie ! Cest autre chose que ton jogging
Je minquiétais du temps que vous mettiez à rentrer, mais je comprends mieux
- Et tas pas tout vu
retourne-toi ! je te dirai quand tu pourras regarder.
Elle a sorti dun dernier sac une robe bleue ciel et saccroupissant devant moi elle ma enlevé mes chaussures et baissé mon pantalon, puis a soulevé mon caraco par-dessus ma tête, et ma enfilée la robe que je navais ni vue ni essayée
et qui mallait parfaitement ! Elle sest glissé derrière mon dos et soulevant mes mains dans les siennes :
- Tu peux te tourner !
Alain est resté muet ; ses yeux brillaient :
-
tu es magnifique, Tina
Il sest approché, a pris mes mains des mains dAnnie, et ma faite tourner sur moi-même :
- Et quel dos, ma chérie ! tu es superbe !
- Attendez-moi !
En partant vers la chambre, jai entendu Annie lui dire :
- Elle sest pas encore vue avec
Jai découvert la robe dans la chambre damis, dans les portes-miroir de larmoire . La coupe ressemblait un peu à celle dAnnie, en plus fluide sur la poitrine, avec la même taille basse reposant sur les hanches en drapé, mais flottante sur les jambes jusquà mi-cuisse, et avec une fente côté gauche remontant presque jusquà la hanche, dun bleu un peu brillant rehaussé de fils dargent
et le dos était entièrement découvert.
Jen avais les larmes aux yeux
Annie et Alain mont rejointe dans la chambre et se sont assis sur le lit :
- Tu veux que je montre mes cuisses à tout le monde, Annie ?
En tournant, jai écarté la fente qui me découvrait jusquà la naissance de la fesse gauche.
- Eh ! ça mavait échappé ! cest très beau, mais je tinterdis de sortir avec ça !
Jai regardé leffet dans le miroir
effectivement
il faudrait faire attention en masseyant
ou pas ! jai de belles jambes après tout !
- Vous allez faire fureur, toutes les deux, en Grèce
- En Grèce ?
- Oui
jai choisi pour nous trois
ce sera la Grèce
jai réservé par Internet cet après-midi !
On sest toutes les deux jetées sur lui pour lembrasser.
- Doucement, vous allez abîmer vos belles robes !
- Et tu nas pas encore tout vu, mon chéri ! On a une autre surprise !
- Encore une ? vous mavez acheté une robe ? je refuse !
- Cache tes yeux !
Jai pris Annie par la main et lai fait mettre debout à un mètre face à lui ; de ma jambe, je lui ai fait écarter un peu ses pieds et des deux mains, jai soulevé sa robe au niveau de la taille, pensant lexposition plus excitante que si je la lui avait enlevée complètement :
- Ouvre les yeux, chéri
-
- Alors ?
tes muet ?
- Je te plais plus ?
Elle a dit ça dune petite voix inquiète
par-dessus son épaule je regardais Alain. Il avait le regard fixé sur le ventre nu dAnnie :
-
oh si
cest surprenant
ça change tellement
tu es
différente !
et jaime beaucoup
Ces mains ont rejoint les miennes qui retenaient sa robe sur les hanches dAnnie et il a appuyé sa joue sur son ventre, lembrassant doucement. Annie a tourné la tête vers moi avec un sourire ra-dieux, et a plaqué plus fort le visage dAlain sur son ventre en plongeant ses doigts dans ses cheveux :
- Alors cest bien, ça nous plaît à tous les trois
- Et maintenant, on va soccuper de lui
Le sourire dAnnie sest agrandi et une lueur espiègle est apparue dans ses yeux :
- Le jour où on fera ça, cest moi qui tirerais sur les lingettes !
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